Femslash Franco
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.
Le deal à ne pas rater :
Coffret dresseur d’élite ETB Pokémon EV06 Mascarade Crépusculaire
56.90 €
Voir le deal

En pièces détachées - Partie 4 : Un nouveau départ (S/J)

Aller en bas

En pièces détachées - Partie 4 : Un nouveau départ (S/J) Empty En pièces détachées - Partie 4 : Un nouveau départ (S/J)

Message  Alyss Jeu 19 Mai - 17:03

En pièces détachées
Partie 4 : Un nouveau départ
Auteur : Pink Rabbit Consortium Production (BITS AND PIECES)
Traducteur : Athena

En pièces détachées - Partie 4 : Un nouveau départ (S/J) Bp04doovers

Prologue

P3X-8596 -- Argos

Sam Carter jeta un coup d'oeil vers Daniel Jackson. Il était assis sur le plancher du temple et s'efforçait de traduire les tablettes Goa'uld laissées par Pelops, ses notes étaient dispersées sur le sol autour de lui. Il était très inquiet par ce qu'il venait de découvrir. Pelops avait expérimenté sur la population locale, un processus qui accélérait le vieillissement pour voir comment ils évolueraient, espérant trouver quelque chose qui lui serait bénéfique. Après tout, si l'hôte pouvait devenir plus résistant, alors il en profiterait.

Jamais Sam n'aurait cru qu'une telle chose soit possible, mais maintenant qu'elle l'avait vu de ses propres yeux... SG-1 avait aidé à mettre un bébé au monde voilà quelques jours et le vigoureux bébé était déjà devenu un enfant. "Daniel?" Dit-elle doucement, n'aimant pas la façon dont il évitait son regard.

Il semblait mal à l'aise et jeta un bref coup d'oeil vers Teal'c comme s'il espérerait que le Jaffa accoure à son secours. Il aurait tant aimé se tromper, mais tout ce qu'il avait lu confirmait simplement ses pires craintes. "Okay." Dit-il enfin, "Je ne voulais pas avoir à vous annoncer ça comme ça, mais je pense que Pelops a créé un espèce de virus... et les virus se propagent souvent par les fluides corporels --"

"Certains virus, oui, mais pas tous." Rectifia Sam, ne voulant pas prendre trop rapidement en considération ce que l'Égyptologue insinuait. "Certains se propagent aussi par voie aérienne--".

Daniel parla de nouveau sur un ton ferme, mais effrayé. "Mais pas celui-là... enfin je crois..."

Une minute s'écoula pendant qu'ils absorbaient ce qu'il suggérait. Ce fut Teal'c'c qui, sur un ton calme, brisa le silence, bien qu'il y avait tout de même une note subtile d'inquiétude dans sa voix. "Qu'est-ce qui vous permet d'en venir à cette conclusion, docteur Jackson?"

Daniel haussa les épaules un peu sans ressource, sa voix exprima une profonde fatalité. "Il n'y a que l'un d'entre nous qui se soit endormi en même temps que les autres la nuit dernière et c'est Jack." Jack O'Neill était aussi le seul qui avait couché avec une Argosienne. Ils avaient tous vu la danse qu'elle avait faite pour séduire le colonel avant qu'il ne se retire avec elle. Lui-même avait plus ou moins admit ce qui s'était passé entre lui et la jeune femme. Peu importe la façon dont Daniel tournait et retournait la question dans sa tête, la conclusion semblait évidente. Les Argosiens étaient affligés d'une maladie dégénérative qui les faisait vieillir d'une année à tous les jours qui passaient. Maintenant Jack était également atteint.

Sam avala sa salive avec difficulté, elle voulait débattre de ce pronostique, mais était incapable de trouver une raison logique de le faire. "Ouais... bon." Soupira-t-elle finalement. "J'ai pris autant d'échantillons que je pouvais." Elle avait redoublé d'efforts quand ils s'étaient aperçu que quelque chose clochait avec le colonel, jusqu'à un certain point, elle avait redouté ce qui était en train de se produire.

Daniel hocha la tête. "Je pense que peut-être il serait temps de prendre tout ce que nous avons et de rentrer au SGC... Laissons nos experts jeter un coup d'oeil et voir ce qu'ils peuvent faire." Il passa son pouce sur le bord d'une des tablettes pensivement. "Fraiser est-elle de retour en service?"

Sam cligna des yeux, une vague de culpabilité la parcourut à la mention inattendue du nom du docteur. Elle se sentait coupable parce qu'elle était la raison pour laquelle Fraiser avait été forcée de prendre congé et surprise à la mention de son nom parce qu'elle faisait de son mieux pour éviter de penser à elle depuis la nuit où elle avait dormi chez elle. "Je ne sais pas." Répondit-elle sur la défensive. Elle n'avait pas revu Fraiser depuis ce matin-là. Elle s'était de nouveau confondue en excuses, mais le docteur avait été distinctement froide et distante avec elle. Sentant qu'elle était de trop, et ayant peur que sa présence soit d'une quelconque façon une menace pour Fraiser, Sam s'était assurée qu'elle était en état de rester seule, avait inscrit son numéro de téléphone sur un bout de papier qu'elle avait collé avec du ruban adhésif sur le frigo et était tout bonnement rentrée chez elle. Ça avait été un soulagement plutôt malsain quand SG-1 avait été envoyé sur P3X-513 ce même après-midi pour rechercher son ex-fiancé, Jonas Hanson. Même si elle avait vécu l'enfer quand elle avait retrouvé Jonas - cet homme pour qui elle avait jadis eu des sentiments - qui se prenait maintenant pour un Dieu prêt à écraser tout ce qui ce trouvait sur son chemin, elle avait souvent pensé à Janet. Elle avait eu ces pensées jusqu'à ce qu'elle décide de les refouler, de ne plus y penser, ce qui lui avait demandé un effort considérable, un vrai tour de force. Elle s'était plus ou moins collée à cette tactique depuis lors, n'en trouvant pas de meilleure. "Quelle différence cela ferait?" Ajouta-t-elle encore plus sur la défensive.

Surprit, Daniel cligna à son tour des yeux, se reculant un peu il l'a regarda étonné. "Fraiser est l'experte en matière de maladies infectieuses au SGC." Lui rappela-t-il intrigué.

Sam réalisa tout à coup que les deux hommes la regardaient curieusement. "Vrai." Soupira-t-elle embarrassée. "Je sais." Dit-elle encore.

Daniel l'observait toujours la tête inclinée sur le côté. "Ce n'était pas votre faute, vous savez." Dit-il, devinant la source de son agitation même s'il n'était pas au courant de tous les détails. "Vous ne vouliez pas lui faire de mal."

"Effectivement." Ajouta Teal'c en sachant ce à quoi Daniel faisait référence. "Vous étiez contaminée quand vous avez blessé le docteur Fraiser. Je suis certain qu'elle comprend cela et qu'elle ne vous en tient pas rigueur." Le docteur Fraiser ne lui semblait guère le genre à garder rancune injustement.

Sam grimaça un peu. "Je sais." Les rassura-t-elle en simulant l'acquiescement. Après tout, ils n'étaient pas au courant de tous les faits, et elle en était tout à fait reconnaissante. "Je suis certaine que ce ne sera pas un problème." Elle prit l'une des tablettes et changea abruptement de sujet. "Je crois que nous devrions donner ceci au colonel O'Neill." De façon implicite elle voulait consulter O'Neill, car elle était mal à l'aise de rentrer à la base et raconter à tout vent l'aventure de son supérieur sans lui parler d'abord. Après tout, il n'avait désobéi à aucune règle spécifique, cependant, ce n'était pas le genre de chose que l'armée de l'air approuvait... particulièrement si sa maladie s'avérait être une certaine forme de maladie vénérienne intergalactique.

Daniel fronça les sourcils mécontent, inconfortable à l'idée de perdre encore du temps, mais il hocha la tête. "Bien, mais peu importe ce qu'il en dit. Je pense qu'il est temps de donner tout ça à nos experts." Il était convaincu que le colonel nierait qu'il avait un problème, mais s'il y avait un risque, si minime soit-il, pour qu'O'Neill ait contracté cette maladie dégénérative, ils ne devaient prendre aucune chance, peu importe la façon dont il l'avait attrapée.

Sam soupira et hocha la tête. "Je suis d'accord."

Moins d'une heure plus tard, après avoir insisté sur le fait qu'il n'avait pas contracté la maladie en question, Jack O'Neill s'effondra bel et bien avec le reste des Argosiens pendant que le soleil descendait à l'horizon. Ce fut Sam qui l'attrapa quand il tomba. "Rentrez à la base." L'ordre vint mollement pendant qu'il luttait pour rester conscient. "Trouvez ce qui ne va pas."

"Oui, monsieur...." Il fut inconscient avant même d'en dire plus. Sam leva les yeux vers ses collègues où ils se tenaient prêts à aider si besoin était. "Occupez-vous de lui. Je rapporterai les échantillons et verrai ce que je peux découvrir...."

* * * * * * * * *

Sam Carter se figea un peu en levant les yeux du support à échantillon qu'elle tendait à une technicienne quand elle rencontra, par hasard, une paire de riches yeux bruns; Janet Fraiser, l'air détendue et concentrée entra dans le laboratoire. Sam avala dru, effrayée par la pléthore de sentiments qu'elle ressentait de voir l'autre femme de nouveau en service. "Docteur Fraiser." Dit-elle par pure courtoisie, mi-craintive, mi-reconnaissante, consciente du fait que tout le personnel présent dans le lab, même s'il semblait ne pas écouter, ne perdait pas une syllabe de cette conversation qui s'annonçait. La rumeur que Fraiser avait été blessée de la main même de Carter s'était répandu aussi vite qu'une traînée de poudre dans toute la base les jours qui avaient suivi l'incident et tout le monde semblait attendre fébrilement en retenant son souffle pour voir ce qui allait se produire la première fois qu'elles se rencontreraient de nouveau. Selon Daniel, le colonel avait même gagé vingt dollars sur les résultats, bien que l'Égyptologue n'avait pas tout à fait compris sur quoi exactement portaient les enjeux.

"Capitaine Carter." Répondit Fraiser sur un ton décontracté et professionnel, ne montrant absolument aucun signe d'acrimonie. "Ce sont les échantillons provenant de P3X-8596?" Dit-elle en faisant un petit signe de tête vers le support à échantillons que tenait la technicienne.

Sam hocha la tête. Elle avait briefé le Général Hammond sur la situation pendant qu'on l'examinait exhaustivement dans la salle de la porte pour vérifier la présence de Goa'uld. Évidemment, le général avait à son tour informé le docteur sur la situation, tandis que Sam était en route pour le laboratoire. Fraiser regarda la technicienne. "Allez-y et complétez les analyses sur ceux-ci." Lui intima-t-elle. "Je veux que tous les protocoles de sécurité soient mis en place. Procédez à tous les tests virologique et immunoprophylaxique."

"Oui, Madame." La technicienne fit un bref signe d'assentiment et se dépêcha d'obéir.

Fraiser regarda de nouveau Sam. "Si vous voulez bien me suivre dans mon bureau, j'ai quelques questions à vous poser." Dit-elle brièvement.

"Bien-sûr." Sam redressa les épaules légèrement. Un moment plus tard, elle suivit Janet hors du laboratoire, consciente de la déception du personnel, il n'y aurait pas de crêpage de chignon ; certains étaient soulagés, d'autres déçus. Comme elle rattrapait Janet dans le couloir, elle jeta un coup l'oeil à la petite femme, essayant sans succès d'interpréter l'expression qu'affichait son visage. "Je n'avais pas réalisé que vous étiez de retour en service." Dit-elle, espérant retrouver ce ton amical dont elles faisaient si facilement preuve avant ce fâcheux incident.

Fraiser lui jeta un coup d'oeil sans plus et ajouta sur un ton toujours distant et formel. "En fait, je suis de retour depuis quelques jours déjà. Nous étions simplement sur des quarts de travail différents."

Ce qui impliquait qu'elle avait vérifié. Sam ne savait pas si c'était une bonne ou une mauvaise chose. "Je n'avais pas réalisé." Répéta-t-elle doucement, ne sachant pas quoi dire d'autre.

"Je n'étais pas blessée si grièvement, Capitaine Carter." Le docteur lui fit face, son visage et son ton étaient toujours formels ; une politesse sans faille ; chaleureuse en apparence, mais en réalité distante. Un mur était érigé entre elle et le reste du monde. "Il n'y avait aucune raison pour que je reste chez moi plus longtemps."

Incertaine de bien lire entre les lignes, Sam prit un ton relativement inoffensif. "J'espère que vous vous sentez mieux maintenant."

"Je vais bien." Répondit Fraiser, en utilisant toujours ce ton professionnel qui commençait à porter sur les nerfs de Sam. Elle fit un geste pour inviter Carter à entrer dans son bureau, puis referma la porte dans leur sillage. "Assoyez-vous." Un moment plus tard, elles étaient toutes les deux assises dans leur fauteuil respectif, Sam devant le bureau, Janet derrière, penchée sur un listing d'ordinateur, un dossier reposait tout près. Les yeux rivés sur la feuille, d'une voix toujours distante, le docteur commença. "Si vous pouviez me donner une vue d'ensemble sur ce qui s'est produit... symptômes, agents possibles de transmission... tout ce à quoi vous pouvez penser qui pourrait offrir un indice."

"Okay." Débuta Sam d'abord hésitante, puis n'omettant ensuite aucun détail en étant le plus précise possible, consciente du fait que même le plus petit détail pouvait faire toute la différence. Le docteur prit des notes pendant qu'elle racontait tout depuis l'arrivée de l'équipe sur P3X-8596, en commençant par la découverte de la jeune femme enceinte qui avait donné naissance à un petit garçon.

La seule fois où le docteur leva les yeux et fit plus que demander une brève question pour clarifier ce que disait Sam fut quand, rouge comme une pivoine, elle essaya de lui expliquer au sujet de Jack O'Neill et de la jeune Argosienne, Kinthea.

Les prunelles sombres de Janet se posèrent sur Sam comme un laser sur sa cible, son visage était un masque de placidité.

Sam hésita et bégaya en rougissant de plus en plus à chaque seconde qui passait. Elle luttait désespérément pour trouver les bons mots.

En conclusion, la tête de Fraiser s'inclina sur le côté. "Je crois que ce que vous essayez de ne pas me dire c'est que le colonel O'Neill a couché avec cette fille?" Finit-elle poliment en énonçant ce que Sam tentait si vainement de taire.

Un moment passa et alors les yeux de Sam se fixèrent sur le plancher. Elle grimaça en hochant la tête, se sentant comme une écolière prise en flagrant délit. Elle eut une image mentale d'O'Neill qui pointait sur elle un doigt accusateur en lui disant. "Rapporteuse." Quelle façon idéale de maintenir de bonnes relations d'équipe !

"Uh huh." Maugréa Janet et Sam entendit le bruit que fit son crayon quand elle prit d'autres notes - elle entendit aussi le bruit de son stylo quand elle souligna quelque chose à trois reprises.

Sam leva les yeux et grimaça encore, soudainement très heureuse d'avoir décliné l'offre, assez semblable, de plusieurs Argosiens. Elle aimerait mieux brûler en enfer que de voir Janet la regarder de cette façon encore une fois.

Janet afficha un mince sourire et répondit à la question non formulée. "Apparemment un rappel sévère au sujet de certains comportements à éviter devra être inclus dans le prochain briefing... question de respecter les consignes... et je devrais probablement rappeler personnellement ces consignes à certaines personnes."

Carter avala difficilement, se demandant si elle ne venait pas de se mettre la tête sur le billot avec O'Neill. À en juger par le regard sur le visage du docteur, il en serait quitte pour se faire passer un satané savon quand tout serait rentré dans l'ordre. "Je... uh... si vous pouviez éviter de lui dire que c'est moi qui vous ai dit ça..." Requerra-t-elle hésitante.

Fraiser inscrivit encore quelque chose, un sourcil s'éleva sur son front. Un moment passa avant qu'elle affiche un sourire affligé. "Il ne l'apprendra pas de moi." La rassura-t-elle, bien que ses yeux ne quittèrent pas le papier sous son stylo. "En outre, ce n'est pas comme s'il était --" Elle se rattrapa et coupa court. Elle prit une autre note. "A-t-il démontré des symptômes quand vous l'avez vu la première fois le matin suivant?"

Sam répondit à toutes les questions qui suivirent, faisant fréquemment des pauses pour chercher dans sa mémoire pour tous détails additionnels. Quand le docteur sembla finalement à court de questions, elle fit une pause et jeta un coup d'oeil à ses notes. Elle était toujours distante, mais cette fois cela semblait résulté de sa concentration plutôt que d'un effort conscient de se barricader derrière un mur. "Toutes choses considérées, il semble évident que c'est un genre de maladie vénérienne extrêmement virulent... particulièrement parce que le colonel O'Neill est le seul qui...." Elle laissa traîner sa phrase abruptement quand une idée lui vint en tête. Elle parut frugalement agacée à cette pensée. "J'assume que... qu'il... uh... est le seul à... avoir?"

"Oui." S'écria Sam en sentant le rouge lui monter aux joues tandis qu'elle ajoutait plus calmement. "Dans la mesure où je puisse le dire."

Fraiser prit une autre note et Sam rougit encore un peu quand elle entendit de nouveau la voix de Janet. "Bien, je suis contente de l'entendre." Elle avait murmuré faiblement sans lever les yeux de ses notes. "Ça peut aussi avoir un rapport avec le gâteau... ou autre chose qu'il a mangé... ou encore quelque chose à quoi il n'est pas immunisé." Elle se mordit pensivement la lèvre inférieure, pour échapper momentanément à l'embarras et se concentrer sur les faits de façon objective. Après un moment, elle soupira doucement et secoua la tête. "Si tout va bien, les tests nous aideront à dépister quelque chose de spécifique."

Sam se pencha et mit ses coudes sur ses genoux, inquiète. "Vous allez pouvoir l'aider, n'est-ce pas?" O'Neill était son C.O. et même s'ils n'étaient pas toujours d'accord, elle le respectait et le considérait comme son ami.

"Je ne sais pas." Admit Janet, étudiant toujours ses notes comme si elles pouvaient lui offrir une solution magique si elle les regardait assez longtemps. "Nous en savons si peu au sujet des dangers auxquels nous expose la Porte des Étoiles... mais avec de la chance, j'aurai un meilleur pronostique quand les résultats seront revenus du labo...." Elle laissa de nouveau traîner sa phrase d'un air pensif.

Sam pouvait presque voir les engrenages tourner dans sa tête pendant qu'elle étudiait le problème de plusieurs angles différents. Il était fascinant de l'observer et elle se pencha encore un peu vers elle.

Des yeux bruns se soulevèrent quand Janet prit conscience qu'on l'observait avec attention. "Oui, Capitaine?" Demanda-t-elle poliment. Sam fut déçue de voir le masque professionnel se glisser de nouveau sur ses traits.

Prise en flagrant délit, Carter fut incapable de penser à quelque chose de sensé à dire pour la tirer de son embarras et ne pas passer pour une idiote. D'une façon ou d'une autre, 'j'étais simplement en train de vous regarder réfléchir' lui semblait peu susceptible de faire le travail. En conclusion, son cerveau, qui menaçait toujours de s'arrêter pour de bon, la força à murmurer quelque chose. "Votre abdomen. J'étais simplement en train de me demander s'il était complètement guéri." Les vouvoiements étaient revenus en force entre elles et Sam jugea que c'était plutôt mauvais signe.

"Comme je l'ai mentionné, je vais très bien." Répondit la brunette un peu abruptement pendant qu'elle regardait de nouveau ses notes... en vérité elle ne les regardait pas vraiment. "Ce que vous auriez pu facilement découvrir à tout moment la semaine dernière d'un simple coup de fil." Elle leva les yeux la bouche entrouverte pendant une seconde aussi étonnée que Sam par les mots qu'elle venait de dire. Un autre moment passa, puis elle replongea le regard dans ses notes se concentrant intensément sur celles-ci.

Sam retrouva son souffle et se recala dans son fauteuil, ne sachant momentanément pas quoi dire. Elle aurait pu jurer que c'était du ressentiment qu'elle avait entendu dans la voix du docteur. "Je..." Commença-t-elle, manquant seulement de mots, incertaine de ce qu'elle voulait dire. "Je suis heureuse que vous alliez mieux." Bégaya-t-elle maladroitement.

Un moment de silence total passa, puis Janet parla sans lever les yeux, sa voix respectueusement distante à nouveau. "Si c'est tout, Capitaine, je pense que j'ai tout ce dont j'ai besoin pour le moment."

Elle venait de se faire virer d'une façon tout à fait efficace. Sam se remit sur ses pieds. Elle voulut dire quelque chose, mais les yeux de Fraiser restèrent résolument fixés sur ses notes, peu engageante, et Sam fit quelque pas avec l'intention de prendre congé. Elle n'était pas arrivée à la porte qu'elle changea d'idée et revint sur ses pas. "J'ai voulu appeler... pour avoir des nouvelles." Dit-elle sous l'impulsion du moment, à demi effrayée qu'elle ne ferait qu'aggraver les choses, mais ne voulant pas partir ainsi. "Mais je ne savais pas quoi dire... et il y a eu toute cette histoire avec Jonas... et je ne voulais pas vous embêter." Ajouta-t-elle après un instant, ce dernier énoncé était probablement la vraie raison. "Je veux dire, ce matin là, vous ne sembliez pas particulièrement heureuse de me voir là... du moins c'est l'impression que j'ai eue..." Elle fit un petit geste un peu sans ressource. Elle était si confuse et maintenant elle venait probablement d'enfoncer le dernier clou qui scellerait à jamais le cercueil de leur amitié. "Je suis désolée...." Réussit-elle à dire la gorge serrée, puis elle tourna les talons, prête à s'enfuir avant de se rendre encore plus idiote qu'elle ne l'était déjà. "Capitaine Carter... Sam... attendez."

Sam s'arrêta, mais ne se retourna pas. Elle était effrayée.

"Je suis désolée." Ajouta tranquillement le docteur en soupirant. Il y eut encore un moment de silence, puis elle continua. "Je me comporte comme une vraie gamine et vous devriez probablement me dire d'aller me faire foutre."

Sam pensa à plusieurs réponses avant de se retourner finalement pour lui faire face, elle fronça légèrement les sourcils. "J'aurais du appeler." Dit-elle hésitante. Pour être honnête, elle avait voulu le faire, à plusieurs reprises, mais chaque fois, elle avait renoncé trop effrayée à l'idée que Janet ne lui réserve une réception glaciale.

Un sourire se dessina sur les lèvres pleines du docteur et Fraiser secoua la tête. "Pas avec tout qui s'est produit dernièrement, Jonas et tout." Rétorqua-t-elle en replaçant une mèche de cheveux derrière son oreille. "Et particulièrement pas après la manière dont je me suis comportée ce matin-là." Elle baissa les yeux vers ses notes une fois de plus, utilisant ce bref moment pour recueillir ses pensées. "J'ai été grossière et je m'en excuse." Elle laissa échapper un petit rire. "Ma seule excuse valable est que je suis une patiente vraiment moche... Je veux dire vraiment, vraiment moche... le genre de patiente que les médecins détestent traiter."

"Vous étiez blessée et effrayée." Dit Sam, se rappelant la façon dont Janet s'était accrochée à elle, puis la façon dont elle l'avait regardée avec la confiance au fond des yeux.... Pas étonnant qu'elle avait pris une douche froide le matin suivant. L'attitude de Janet avait changé du tout au tout, elle était froide et distante lui faisant presque sentir qu'elle était de trop.

Fraiser soupira doucement. "Je ne suis pas très bonne à ça." Admit-elle en secouant la tête. "Le médecin que je suis n'a jamais pu supporter de devenir un patient. Je n'aime pas que les gens me voies quand je suis... vulnérable...." Ce dernier mot sorti avec toute la grâce d'une dent arrachée. Elle se massa la nuque. "Et maintenant je le fais encore." Murmura-t-elle. "Le fait que je suis en service depuis six heures ce matin n'aide probablement pas." Elle soupira avec dégoût.

Sam haussa les épaules. "Nous avons tous des jours comme ça." Dit-elle évasivement évitant de livrer le fond de sa pensée.

Apparemment Fraiser ne fut pas dupe. "Dis-le." Suggéra-t-elle. Mieux valait allez de l'avant et crever l'abcès une bonne fois pour toute.

Sam jeta un coup d'oeil vers le bas, sur ses pieds, puis releva les yeux, ravalant son malaise avant de parler. "J'avais peur que cela n'ait quelque chose à voir avec... avec ce qui s'était passé... du fait que...." Elle ne termina pas sa phrase, les mots lui manquaient tandis qu'elle se rappelait quelque chose qu'elle préférerait vraiment oublier. C'était trop difficile et cela de bien des façons.

"Non." Dit Fraiser rageusement. "Tu n'a rien à voir avec le fait que je me comporte comme une vraie idiote."

Sam inclina la tête sur le côté dubitative.

"Je jure." Murmura Janet. "Que c'est moi et seulement moi, que mon comportement n'avait et n'a rien à voir avec... ça." Ou si c'était le cas, il n'était absolument pas question qu'elle entre dans les détails. Sa main se déplaça distraitement sur ses notes. "En fait, c'est moi qui te dois des excuses, c'est un malentendu. Je n'étais pas fâchée contre toi ce matin-là... Je voulais simplement que tu ne te sentes pas obligée de rester... et j'étais très mal à l'aise pour la façon dont j'avais agi la nuit d'avant." Elle soupira sans s'expliquer davantage. "J'aurais du réaliser que tu penserais que...." Maintenant ce fut au tour du docteur de laisser sa phrase en suspend avant de se racler la gorge.

Sam absorba la confession, sentant à quel point il était difficile pour l'autre femme de s'ouvrir comme elle le faisait. "Tu n'as pas à te sentir embarrassée... et je ne suis pas restée parce que j'en avais envie." Des yeux bleus clairs se posèrent sur le docteur. "Je suis restée parce que j'étais reconnaissante d'avoir une chance de compenser pour ce que je t'avais fait, car ça me déculpabilisait."

Janet se figea aussi stupéfaite qu'un cerf devant les phares d'une voiture. Elles étaient toutes les deux paralysées en vérité et elles restèrent ainsi un long moment, puis un minuscule sourire apparut alors sur le visage de Janet "Je vais vous dire quelque chose, Capitaine... Disons que nous sommes à égalité et recommençons à zéro.."

Sam fronça les sourcils, soupesant l'offre. "Recommencer à zéro?" Répéta-t-elle comme si le docteur s'était servie d'un autre langage autre que le français.

Janet hocha la tête. "Effaçons la proverbiale ardoise... on efface tout et on recommence... oublions ces dernières semaines." Il y avait un peu d'humour dans sa voix, mais quelque chose de curieux dans son expression. Ses prunelles chocolat retournèrent un instant vers ses notes pendant qu'elle cherchait les bons mots. "C'est comme si les événements nous dépassaient... ce n'est ni de ta faute ni de la mienne." Elle étudia encore ses notes. "C'est arrivé voilà tout, nous n'y pouvons rien." Elle haussa les épaules subtilement, puis inspira profondément. "Je vous aime bien et vous respecte, Capitaine. Vous êtes une femme brillante... avec des idées géniales... et je pense que j'ai beaucoup à apprendre en travaillant avec vous... et peut-être que je pourrai vous enseignez un truc ou deux...."

De cela, Sam n'avait aucun doute. De ce qu'elle avait vu à venir jusqu'à maintenant, il était évident que Janet Fraiser n'était pas sans ressource, qu'elle était très intelligente et fort créative.

"...mais en ce moment." Continua Janet. "Nous marchons sur des oeufs... ce qui rend la chose presque impossible... je déteste ça." Une réelle frustration teintait sa voix et les traits de son visage.


"Je n'aime pas ça non plus." Admis Sam. Elle détestait penser que Janet puisse avoir peur, elle détestait avoir l'impression qu'elle en était la cause et détestait sa propre terreur de revivre tout ça encore et encore. Elle détestait tout ça.


"Voilà pourquoi je fais cette proposition de tout recommencer à zéro. Mettons ça derrière nous et recommençons sur de nouvelles bases. Je suis disposée à tout oublier si vous le faites aussi." Un sourire aguicheur taquina ses lèvres silencieusement.


Un moment passa, puis un sourire apparut sur le visage de Carter. C'était définitivement tentant. "Si tu laisses tomber le vous quand nous sommes seules, je pourrais me laisser tenter. Tu crois vraiment que c'est possible?" La questionna-t-elle incertaine, en doutant que ça puisse être aussi simple.


"Oui." Exposa le docteur en toute confiance. "Enfin, depuis ces événements, aucune d'entre nous n'a agi tout à fait normalement... et je crois que notre relation de travail ... et notre amitié ... sont beaucoup plus importantes que tout le reste, enfin... que presque tout le reste."

Le sérieux de son expression était bizarrement réconfortant pour Sam, cela calma ses craintes qu'elle ne puisse jamais lui pardonner ce qu'elle avait fait. "D'accord." Dit-elle finalement. Elle était plus que disposée à essayer.

Janet se leva et tendit la main. "Marché conclu?"

"Nous sommes à égalité maintenant, c'est ça?" Chuchota Sam, toujours perplexe à cette idée pour des raisons qu'elle ignorait.

"Oui, mais à mon tour de poser une condition." Répondit Janet, en plaisantant légèrement pour atténuer la tension. "Quand les choses se seront calmées ici - et j'admets que ça risque de prendre un moment - nous allons sortir d'ici et nous taper une bonne pizza et un film... ou faire n'importe quoi d'inutile, mais d'amusant ... et nous ne discuterons de rien qu'y se rattache à cette base."

Sam ne put contenir un halètement de soulagement. Jusqu'à un certain point, elle pensait que le docteur lui dirait simplement de rester loin d'elle et de faire comme si elles n'avaient jamais été amies. "Tu es dure en affaire." Dit-elle après un moment. Dans ses temps libres, elle n'avait jamais fait quoi que ce soit qui n'était pas d'une manière ou d'une autre rattaché à son travail et ça depuis qu'elle avait été affectée sur ce programme. Ou même avant d'y être affectée en fait. Généralement, elle était plutôt du type rat de bibliothèque, toujours à bricoler des trucs sophistiqués, ou à approfondir quelques théories des plus brillantes aux plus obscures.

"À prendre ou à laisser." Un sourire elfique la défia de ne pas accepter.

"Marché conclu dans ce cas." Sam savait quand on lui offrait une bonne affaire. Elle s'avança et tendit la main jusqu'à ce qu'elle atteigne celle de Janet.

"Heureuse de vous rencontrer, Capitaine Carter." Lâcha Fraiser avec un sourire soulagé.

"C'est Sam ... et je suis très heureuse de faire votre connaissance, Docteur Fraiser--"

"Janet." Corrigea le docteur, les yeux scintillants.

Il vint à l'esprit de Sam que leurs mains restaient serrées plus longtemps que nécessaire et elle fut un peu embarrassée de constater qu'elle ne pouvait pas tout à fait s'arrêter de sourire comme une démente. Malgré tout ce qu'elle avait à l'esprit, la chance de tirer la situation au clair avec Fraiser était un poids énorme en moins sur ses épaules.

Un autre moment passa avant que leurs mains ne se séparent et que Janet ne redresse les épaules et lisse son sarrau. "Je dois aller au laboratoire ... superviser les tests."

Cela lui rappela le sérieux de la situation et le bref sentiment de soulagement de Sam mourut pour être remplacé par de l'inquiétude. "S'il y a un labo de libre, j'aimerais rester tout près pendant que j'effectue quelques recherches ... voir si je peux trouver quoi que ce soit dans nos dossiers."

"Pas de problèmes. Tu peux prendre le labo no.2. Il n'est pas occupé en ce moment et tu seras juste au bout du couloir si quelque chose survient." Le docteur était revenue en mode professionnel, son ton calme, l'expression de son visage impassible et doux en même temps.

"Tu me fais signe au moindre résultat?" La questionna Sam.

Le docteur passa légèrement une main contre le bras de Sam. "Oui, évidement." Elle lui offrit un sourire d'encouragement. "Je suis sûre que ça va aller."

"Merci." Chuchota Sam, sans plus, elle prit congé, bien consciente des yeux sombres qui la suivaient et bizarrement elle sentit la chaleur que cela provoqua en elle.

* * * * * * * * *

Deux semaines plus tard

Jack O'Neill regarda attentivement son visage dans le miroir, étudiant les caractéristiques peu familières et ses rides qu'il parcourut du bout des doigts jusqu'à la naissance de ses cheveux toujours blancs. Maintenant il savait à quoi il ressemblerait plus tard, quand il serait vraiment vieux. Il jeta un coup d'oeil par dessus son épaule vers Fraiser qui était en train d'examiner un graphique. "Alors combien de temps avant que je ne retrouve mes traits d'Apollon?" Demanda-t-il sur un ton sarcastique.

Des yeux marron se tournèrent dans sa direction. "Probablement une autre semaine." L'informa-t-elle. Son regard effleura ses cheveux et il résista péniblement au besoin de les aplanir, il en avait perdu quelques-uns. "Vos cheveux prendront un peu plus longtemps puisque que cela exige de nouvelles follicules de croissance." Son ton était formellement distant et portait la même note de désapprobation que sa mère utilisait quand elle le grondait parce qu'il avait fait un mauvais coup et qu'elle voulait lui faire comprendre qu'il n'avait eu que ce qu'il méritait.

"Je suppose que vous n'avez rien pour ça?" Demanda-t-il avec optimisme.

Ses yeux se rétrécirent. "Pour la calvitie ... pas une priorité sur ma liste, monsieur."

"Je vois." Expira-t-il. Elle lui avait déjà passé un savon d'enfer pour s'être conduit comme un imbécile. Un savon entier avec un scénario très affreux de ce qui pourrait lui arriver, à lui, à sa partenaire, à la planète toute entière et peut-être même à tout l'univers s'il prenait une telle chance de nouveau. Il n'aurait pas du coucher avec cette Argosienne, ça avait été une erreur, mais de là à l'admettre... Il n'était toujours pas entièrement certain de ce qui était le plus dangereux; l'échange de fluides corporels potentiels avec une extra-terrestre ou ce que Fraiser lui ferait s'il recommençait. Il était plutôt disposé à croire que c'était probablement la dernière option.

Elle jeta un coup d'oeil à sa montre. "Si c'est tout, monsieur, j'ai terminé mon service."

Il ne put contenir un sourire satisfait. Peut-être qu'elle était humaine enfin de compte. "Un rendez-vous torride, doc?" Il lui jeta un regard torve pour appuyer sa phrase.

Il se gagna un autre regard désapprobateur pour ses efforts. "Pas tout à fait. Le capitaine Carter et moi avons presque emménagé ici depuis votre petite escapade, donc nous allons sortir manger un morceau et voir un film."

"Oh." Il sembla déçu, puis son visage s'éclaira comme une pensée le frappa. Il n'était pas sorti de la base depuis des lustres et les nano-machins n'étaient pas contagieux.... "Je suppose que je pourrais peut-"

"Non." Le coupa abruptement Janet avant qu'il ne puisse finir sa phrase. "Je ne veux pas être impolie, monsieur, mais la dernière chose que Carter ou moi ayons besoin est de vous avoir autour." L'intellect d'O'Neill était revenu, il n'y avait aucun doute là-dessus, mais il jouait toujours au vieil homme grincheux, ou peut-être était-il toujours comme ça. En tout cas, il la rendait un peu folle - non pas un peu folle, complètement folle. "De plus vous êtes censé vous reposer." Elle lui indiqua le lit d'hôpital, il y avait un ordre implicite dans ce geste.

Il grimaça. "Vous savez, vous avez un côté très dur." Commenta-t-il en grimpant dans le lit.

"C'est ça," Fraiser acquiesça trop joyeusement à son goût. "C'est le Docteur Moreau en moi, vous savez, celui de l'île..."

"Vous savez quoi, je me sentirais beaucoup mieux si je ne vous croyais pas." Marmonna-t-il. Il s'auto-examina de nouveau pour voir s'il avait tous ses morceaux. "Dites, Dr. Moreau, j'espère que vous n'êtes pas en train de vous servir de moi pour porter à bien quelques obscures expériences? Comme tenter de me transformer en homme-grenouille par exemple?" Il la taquinait ... presque.

Elle lui offrit un sourire légèrement diabolique, prête à lui répondre quelque chose de cinglant, mais une voix leur parvint avant qu'elle ne puisse le faire.

"Janet, tu as terminé?" Demanda joyeusement Sam Carter en entrant dans la pièce, tout à fait inconsciente du coup d'oeil irrité que lui lança Jack O'Neill, déçu qu'elle coupe court à cette petite conversation. Elle était habillée en civil pour une fois - un col roulé bleu foncé, un jean noir et une veste de cuir - Nota O'Neill les sourcils froncés. Les miracles ne cesseraient donc jamais de l'étonner? Il jeta un coup d'oeil à Fraiser, en se demandant comment elle avait réussi ce tour de force. Du chantage peut-être? Dieu seul savait, c'était probablement la seule façon de réussir à éloigner Carter de sa porte chérie. Il avait misérablement échoué les quelques fois où il avait essayé. "Bonsoir, monsieur." Ajouta-t-elle, en faisant un petit signe de tête. Elle sourit d'un air encourageant et reçut un coup d'oeil acide en échange. "Vous rajeunissez à vue d'oeil."

Il ronchonna quelque chose d'inaudible.

"Et il agit aussi en tant que tel." Ajouta Janet avec un sourire éclatant. Son ton indiquait que c'était tout sauf un compliment.

Sam jeta un coup d'oeil vers O'Neill, puis vers Fraiser. Clairement, ils avaient passé un peu trop de temps ensemble. "Tu es prêtes?"

"Je termine ça." Elle inscrivit quelque chose dans le dossier de Jack, puis le referma. "Le docteur Warner viendra vous voir plus tard. S'il y a quoi que ce soit, n'hésitez pas à lui en parler. Et maintenant je sors d'ici." Elle semblait tout à fait heureuse.

"Prenez soin de vous, monsieur." Lui lança Carter en tenant la porte ouverte pour laisser passer Janet. Elle jeta un coup d'oeil vers le bas tandis qu'elle passait. Dans le corridor, elles entendirent O'Neill crier. "Hey, je paie la pizza et le cinéma si vous voulez!" Comme s'il y avait encore une chance qu'elles l'invitent.

O'Neill n'entendit pas la réponse puisque la porte se referma derrière elles. Clairement, elles étaient de nouveau des copines. Il supposa que c'était une bonne chose, mais... "Hé merde." Chuchota-t-il. Maintenant, il était moins riche de vingt dollars.


Épilogue

"Je dis seulement que c'est complètement ridicule de croire qu'ils aient réussi à fabriquer un virus informatique capable de faire exploser un vaisseau de cette taille." Insista Sam en jetant un coup d'oeil à la frêle silhouette de Janet Fraiser. Appréciant la douce brise de la nuit, elles se dirigeaient vers la maison de Fraiser, à pieds puisque le cinéma n'était seulement qu'à quelques pâtés de maisons.

Le docteur prit une grosse lapée du cornet à la menthe et aux brisures de chocolat qu'elle avait à la main, en secouant la tête. "C'est de la science fiction." S'interjeta-t-elle. "Ce n'est pas fait pour être réaliste." Si l'une ou l'autre était consciente de l'ironie de cette conversation, elles ne le montraient pas.

"Mais ils auraient pu écrire un scénario qui se tient... trouver quelque chose d'autre ... comme un vrai virus qui aurait rendu les extra-terrestre malades ou quelque chose comme ça." Sam prit une lapée de son cornet, chocolat et framboise.

Janet lui jeta un regard blanc. "Tu sais que c'est une adaptation approximative de la Guerre des Mondes, pas vrai?" Se renseigna-t-elle en prenant une autre bouchée. "Que c'était un virus humain dans l'original?"

Carter lui jeta un coup d'oeil en fronçant les sourcils. "Vraiment... je ne savais pas." Admit-elle. Les deux femmes s'arrêtèrent un moment sur le trottoir devant chez Janet et se regardèrent le plus sérieusement du monde l'une et l'autre, puis se mirent à rire tout à coup. "Tu crois que je prends cela un peu trop à coeur?" Demanda Sam au bout d'un moment.

Janet haussa les épaules, en riant toujours. "Déformation professionnelle je suppose." Elles atteignirent la véranda. "Je ne peux m'empêcher de me demander ce que ça serait que de regarder un épisode de Star Trek avec toi."

"Bien, les transporteurs sont assez irréalistes... peux-tu imaginer la bande passante que cela demanderait pour dématérialiser, transporter et rematérialiser un être humain par un simple signal numérique?" Songea Sam à haute voix. "En leur rendant toutes leurs facultés intellectuelles et leurs personnalités... Vraiment, je doute que ce soit possible, même dans plusieurs siècles ... quoi que certaines impulsions électriques ou la téléportation quantique pourraient peut-être..." Janet se racla la gorge et Sam fit une pause un peu gênée. "Me voilà encore à prendre tout ça trop à coeur, pas vrai?" Se moqua la blonde. Elle haussa les épaules. "En revanche, j'aime bien Babylone 5."

"Personnellement, je ne croyais pas que tu voudrais voir un film de science fiction." Pavoisa Janet, en secouant la tête. "Je m'attendais à ce que tu me proposes une mauvaise comédie romantique ou un film d'action -"

"Il y avait de l'action." Répondit Sam sur la défensive, pour ensuite esquisser un sourire espiègle. "Bien que c'était d'une logique tout à fait douteuse."

Fraiser rit, en grimpant sur l'escalier qui menait à sa véranda avant de s'appuyer contre l'une des poutres tandis qu'elle terminait son cornet. Ces quelques marches lui donnait l'avantage d'être au même niveau que Carter. Elle n'était plus forcée de lever la tête pour la regarder dans les yeux, et elle fut frappée de voir à quel point la jeune femme avait l'air détendu en ce moment. "Un peu illogique, je le concède, mais c'est souvent le cas pour ce genre de film." Proclama-t-elle d'un ton taquin. "Cela donne à notre matière grise la chance de prendre un peu de repos."

Une fine ligne barra le front de la blonde et elle arqua les sourcils. "Pourquoi ai-je le sentiment que ce commentaire s'adresse à moi?" Demanda Sam d'une voix délibérément traînante. On lui avait souvent fait la morale à ce propos au cours des ans et plus récemment Jack O'Neill qui lui avait aussi fait la leçon comme quoi il était bon de s'amuser un peu dans la vie et de mettre sa cervelle au repos.

"À toi et à tous les autres membres du SGC ... moi inclus." Corrigea le docteur. "Savais-tu que c'est la première fois que je fais quelque chose de complètement inutile, la première sortie que je fais qui n'est pas rattachée au travail depuis que je suis arrivée ici ... et je suppose que tu n'es pas mieux que moi."

Sam haussa les épaules. "On m'a accusée d'être une workaholique une ou deux fois." Admit-elle d'un air narquois. Ou vingt ou trente fois, si elle était honnête.

Janet sourit. "Je connais ça." Soupira-t-elle et mâchant le dernier morceau de son cornet "Je me suis faite accuser de ça teeeellllllllllemmmment de fois." Elle sourit en levant les yeux au ciel.

Sam rit malgré elle. Elle s'était attendue à se faire faire la morale une fois de plus, mais la confession du docteur lui rappela le discernement qu'elle avait détecté chez elle dès le début. Elles avaient beaucoup de chose en commun et elle était tout à coup incroyablement reconnaissante qu'elles se soient en quelque sorte réconciliées. Le plus sérieusement du monde, elle regarda Janet de nouveau, en considérant son magnifique sourire et son air détendu. À moins qu'elle ne soit une sacrée actrice, cette dernière s'amusait vraiment et elle était totalement en confiance. Sam se rendit subitement compte qu'elle s'était tue et que Fraiser l'observait en silence, la tête inclinée sur le côté. "Désolée." S'excusa-t-elle aussitôt. "J'étais perdue dans mes pensées." Elle termina son cornet en affichant un sourire innocent, espérant à demi qu'elle ne relève pas.

Ça ne fonctionna pas. "Tu veux partager?" Demanda calmement Janet curieuse.

Ses bras se croisèrent légèrement sur sa poitrine et Sam s'appuya contre la rampe opposée en mettant un pied sur la première marche. "Je me suis amusée ce soir." Murmura-t-elle avec précaution, basculant et appuyant sa tête contre la poutre de bois pour regarder les étoiles. "Merci pour tout."

Elle observait toujours les étoiles quand vint la réponse de Fraiser. "Il ne faut pas me remercier. Je me suis amusée autant que toi."

Sam baissa les yeux et secoua très légèrement la tête. "Je ne parle pas seulement de ce soir," Expliqua-t-elle avec un peu d'hésitation, incertaine si elle voulait vraiment exprimer ce à quoi elle pensait. Mais en même temps elle devait le faire. "Je voulais simplement dire que je suis vraiment heureuse que...." Elle marqua une pause et soupira avant de bien choisir ses mots. "Je suis vraiment heureuse que nous soyons encore amies ... que tu aies fait cette suggestion...." Si Janet ne l'avait pas fait, elle n'aurait jamais eu le courage de le faire; elle aurait eu trop peur d'essuyer un refus.

Un long moment de silence compréhensif passa, puis Janet murmura calmement. "J'en suis également heureuse." Elle ne se formalisa pas à entrer dans les détails, espérant que Sam comprendrait qu'elle pensait la même chose qu'elle. "Alors." Dit-elle finalement, "Tu veux entrer prendre une tasse de café?"

C'était tentant, mais il se faisait tard. Se rappelant qu'elle était en service le lendemain et qu'elle devait se lever à l'aube, Sam jeta un coup d'oeil à sa montre et secoua la tête négativement l'air chagriné. "Je suis sur le premier changement de quart, alors il faudrait vraiment que je rentre à la maison." Son ton démontrait qu'elle serait bien restée, mais sa capacité à faire fit du travail avait ses limites.

"La prochaine fois peut-être?" Répondit Janet, d'un ton chaleureux que Sam ne put ignorer.

"J'aimerais beaucoup." Sam se redressa en l'observant en silence tandis que l'autre femme ouvrait la porte.

Janet se retourna et poussa la porte, un sourire indolent recourba ses lèvres, et sa main se posa délicatement sur le cadre de la porte. "Je suis en congé mercredi et nous n'avons jamais fait cette partie de billard que je t'avais promise."

Sam ne se donna même pas la peine d'y réfléchir. Elle était aussi en congé ce mercredi. Elle ne pensa pas une seconde à décliner. "Ça me semble un bon plan."

"Alors c'est parfait... Toi et moi, mercredi, avons un rancart..." Ajouta Janet les yeux brillants en affichant un sourire enjôleur.

"Heu... je vais le noter dans mon agenda." Dit la blonde en sentant le rouge lui monter aux joues.

"Tu fais ça." Murmura Janet, en s'appuyant de nouveau contre le cadre de la porte sans cesser d'observer Sam.

Cette dernière resta silencieuse un moment, un peu sans voix. Finalement, elle fit un petit signe de tête vers l'endroit où était garé sa voiture dans la rue, enfin capable de prononcer quelque chose de cohérent. "Il faut que j'y aille ... je me lève tôt... demain ... et j'ai plein de trucs à faire...." Elle fourra ses mains dans ses poches, s'éloigna un peu de la véranda et se retourna. "Bonne nuit."

Janet fit un petit signe de tête, avant d'afficher un sourire totalement indéchiffrable. "Bonne nuit." Répondit-elle après un moment.

Sam fit également un petit signe de tête, en s'éloignant encore un peu, elle esquissa un large et irrépressible sourire. "On se voit demain?"

Son sourire s'élargit encore et Janet recala confortablement son épaule contre le cadre de la porte tandis que Sam s'éloignait. "J'y compte bien." Lança-t-elle d'une voix suave.

Sam était inexplicablement satisfaite du fait que le docteur reste plantée là tandis qu'elle grimpait dans sa voiture, d'ailleurs, elle ne rentra à l'intérieur que lorsqu'elle tourna le coin. L'image de Janet debout sur le porche toujours présent dans sa tête, Sam ne put s'empêcher de sourire comme une écolière. "À demain ...."
Alyss
Alyss

Messages : 246
Date d'inscription : 19/05/2011

Revenir en haut Aller en bas

Revenir en haut

- Sujets similaires

 
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum